Imaginez  près de 500 marques déployées sur près de 50’000 m2 d’exposition. Une salle de spectacle de 4’000 places pleine à craquer pour chacun des shows bluffants proposés. 75’000 visiteurs, toutes les écoles de coiffure de France et de Navarre…  Et moi (é)perdue et émerveillée, comme une petite souris dans une gigantesque meule d’Emmental.

Bienvenue au Mondial Coiffure Beauté de Paris, où les coiffeurs du monde entier viennent découvrir les nouvelles tendances de demain et les marques  présentent leurs dernières créations,  un univers où les mots « Designer » ou « Directeur Artistique » représentent le Saint Graal que tous veulent décrocher.

La cerise sur la meule de fromage ? Le spectacle est tant dans les allées que sur le podium. Non seulement, on peut assister à des shows époustouflants sur différentes scènes en plus de la grande salle, mais chaque stand rivalise d’originalité pour voler la vedette au voisin, mobilisant un auditoire hyper looké. Je croyais débarquer dans un colloque sur la coiffure quelque peu ringard, et c’est moi, qui aie l’air d’une fermière en déroute ! Personne ne veut me redonner un coup de peigne là ? Nan vraiment ? Voir une telle  concentration de coiffeurs, ça me fait friser mon brushing ! Quelle cohue !

Au détour d’une allée, j’ai ainsi pu contempler, moi et la quasi totalité de la gente féminine de moins de 20 ans en plein état d’euphorie, des danseurs de Hip Hop sur le podium Jacques Seban, maison spécialisée dans la vente d’outillage et d’accessoires de coiffure.  Chaud, le show ! Chaud ! Ils ont fini torse nu en plus.  Aussi captivants qu’un épisode d’Amour, Gloire et Abdos.

Mais qui sont ces mousquetaires près à retrouver les ferrets d’une reine désespérée ? Ni plus ni moins que des représentants d’un coiffeur star de Bologne, Claudio Parrucchieri.

Bon autant vous dire qu’ils ne parlent qu’italien et pas moi, donc là, j’ai peu d’infos. Mais ils ont réveillé un instant la Milady qui sommeillait en moi. Ta ta ta ta tatsouin !

Trêve de féérie, je me perds à contempler les bijoux de cheveux aux techniques de fixations de plus en plus innovantes.  Ainsi la marque Silly Stuff distribuée par De Guarrigues propose d’habiller vos cheveux grâce à un système utilisant  une épingle brevetée, qui est censée ne pas abimer les cheveux (pas de colle, de clips). Il y a foule au stand ! Je peux avoir une doc, non ?  Quelqu’un m’entend ?

Je ne vois pas les heures passer, et me voilà en pamoison devant les roux de la maison Redken, une merveille de couleur.  Cette année Redken mise sur les cuivrés avec Color Fusion. Chacun sachant combien le roux ternit vite en coloration, cette gamme de rouge est censée garantir un résultat intense et longue durée.  Heureusement pour elles, les modèles sont colorées en amont, et ne subissent que l’étape coiffure on stage. Le 4 CC  est un peu plus foncé et un peu plus rouge, le 7 CC est plus flamboyant et plus orangé. La jeune femme ci-dessus porte un cuivré plus marron, qui se positionne dans la gamme C, numéro 4. Quelles nuances incroyables, quelle brillance ! Je ne sais pas si la longue durée sera une promesse tenue, mais quel éclat !

Cette année également, une exclusivité. De retour à Paris après 28 années d’absence, les championnats du monde HairWorld  ont vu s’affronter près de 764 concurrents issus de 50 nations participantes. Je trouve sympa de pouvoir aussi voir ce salon sous un angle un peu plus populaire, même si certains prennent plaisir à dénigrer ces compétitions qu’ils jugent plutôt ringardes.  Entre nous,  je trouve que toutes ces catégories différentes pour de la coiffure, c’est peut être too much :, les techniques, les individuelles, les juniors, les cheveux longs, les seniors et j’en oublie. Mais on a parfois de bien belles images à se mettre sous la dent. Cette année c’est la France et la Russie qui ont remporté le gros des épreuves.

Je sais, j’ai été une vilaine petite souris, je vous ai fait attendre… Car que serait le Mondial Coiffure sans ses shows, tous rivalisant de fantaisie et de créativité. ? Parfois des mois de préparation, souvent animés par des danseuses sylphides de cabaret qui savent habiter la scène. L’émerveillement était au rendez-vous. Ci-contre, le show d’Anthony Mascolo, co-fondateur de Toni & Guy, et Manish Arora

Je me souviens aussi de la démonstration des coiffeurs Brooks and Brooks, qui ont été élus meilleurs coiffeurs Londoniens de l’année. Et particulièrement madame qui avec de grands gestes théâtraux illustrait sa Master Class devant les 4’000 personnes de la grande salle bourrée à craquer, en taillant sans hésiter à grands coups de ciseaux et de « gorgeous » la belle masse de cheveux du mannequin. Imperturbable le mannequin.

J’ai pu assister au show duo de 2 grands coiffeurs, Laetitia Guenaou et Christophe Gaillet, respectivement membre et directeur artistique de la Haute Coiffure Française. Kesako ? La Haute Coiffure Française est le syndicat des coiffeurs regroupant près de 1’500 membres dans le monde entier. Très futuriste cette démonstration,  mêlant  poésie et blanc dominant. Jugez donc…  j’ai beaucoup aimé.

Mais certains shows phares marquent évidemment plus la mémoire que d’autres. Cette année, trois décrochent la palme : celui d’Alexandre de Paris et de son Alice aux pays des merveilles, celui de Jean-Michel Faretra inspiré par Avatar et celui de Robert Lobetta très Lady Gagasque.  Que le spectacle commence !

Jean-Michel Faretra, formé à l’école anglaise exerce son métier d’Hair Designer à Paris depuis 2002. Il est aussi chroniqueur sur RTL9, conseiller artistique pour une académie de coiffure au Japon. Et officie accessoirement sur une des avenues les plus chics de Paris…

On ne présente plus Alexandre de Paris. Mais connaissez-vous Jean-Luc Minetti, le directeur artistique de cette illustre maison ? Depuis octobre 1990, il perpétue la légende en conservant la technique unique et inégalée de ce grand coiffeur. Il a collaboré avec les plus grands créateurs de mode, autant pour le Prêt à Porter que pour les collections Haute Couture. Yves Saint Laurent, Christian Lacroix, Givenchy, Jean-Paul Gaultier,  les plus grands lui ont accordé leur confiance et confié leurs défilés.

Cette année c’est une partie de l’équipe Alexandre de Paris qui a partagé la scène avec les modèles. Aux cotés d’Alice, on pouvait voir un chapelier, un lapin …. Même la partie d’échecs a été reconstituée, et les modèles tels des pions s’avançaient en croix.

L’événement, ce fut aussi la démonstration de Robert Lobetta, considéré comme le grand visionnaire de la profession. En 35 ans de carrière, ce touche-à-tout de génie (photographe, formateur et manager de plusieurs salons) est le directeur artistique de Sebastian depuis 20 ans et est devenu La référence, considéré avant tout comme un artiste plutôt que comme un coiffeur. Il aurait ici même fait défiler une femme en fauteuil roulant. Par provocation? Je rêve en tout cas de le rencontrer !

Je tiens à préciser si vous avez quelques questions, que je n’ai pu assister à tous les shows présentés ici et là-bas, par manque de temps, hélas.

Allons il faut bien en finir. Pour clore ce reportage marathon (ouf, vous êtes toujours là ?),  un dernier mot sur la relève qui s’annonce. Je ne peux résister à vous montrer les images de mon chouchou Wilfrid Karloff, qui officie chez Eugène Perma. Passionné d’architecture et d’Afrique, gagnant des Hair Dressing Award avant-garde 2008,  c’est  la graine de star de ce Mondial de la Coiffure ! J’ai pu l’admirer en plein ouvrage et en pleine inspiration, pendant la présentation des « révélations de l’année » sur la scène du Grand hall. Il m’a bluffée. J’étais jalouse du mannequin ! Wilfrid si tu me lis, je veux bien la remplacer ! Sur ce,  je vous laisse rêver sur ce beau conte africain…

SpassionGirl